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Entretien avec Enki Bilal
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C'est en 1951, à Belgrade, que naît Enki (diminutif de Enes) Bilal, d'une mère tchèque et d'un père bosniaque, un temps tailleur du maréchal Tito. En 1961, il débarque dans la France de l'OAS, où, âgé d'à peine dix ans, il vient rejoindre son père avec le reste de sa famille. Peu après la parution d'Un siècle d'amour , le maître de la bande dessinée, qui prépare son troisième film, a bien voulu feuilleter, sous nos yeux, les pages de son univers multiple.
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Enki Bilal s'habille de noir : "Ça permet de valoriser les autres couleurs. Avec le noir, on ne prend pas de risque, c'est sobre, élégant." Son atelier de la rue Montmartre est blanc. Quelques limules géantes, en plâtre, occupent un angle du plafond. "Un souvenir de La vie est un roman d'Alain Resnais. J'en ai réalisé une partie du décor peint." Les limules sont des arthropodes marins au sang bleu, aberration que l'auteur de la Femme piège, qui pleure des larmes également bleues, a dû apprécier. Il est dix heures du matin, une lumière rasante prend d'assaut les murs, percés de sept fenêtres. Le téléphone sonne. "Ca commence tôt." Il a le visage pâle, de grands yeux bruns qui observent, dessinent déjà presque. Autour de lui, son univers se jette sur vous ; femmes blafardes et nues, sparadrap rouge au genou...
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Un jeu de cartes
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Sur la table à dessin, s'éparpillent une douzaine de planches de son prochain album, le Trente-Deux Décembre, qui poursuit la trilogie ouverte avec le Sommeil du monstre (Les Humanoïdes associés). "Il me faut bien, dit-il, trois histoires pour faire le tour de mes personnages... Je travaille par cases ou cartes, en quelque sorte, et puis je les assemble. C'est ensuite affaire d'écriture et de montage." Chaque "carte" est déjà en soi une oeuvre, un tableau où l'on retrouve son héros, Nike, au nez une fois encore explosé. "A la longue, ce nez malmené devient un gag. La répétition, c'est le moteur même de l'humour."
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Le rouge et le sang
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Des tubes d'acrylique voisinent avec du pastel. Du rouge. Du noir. "Je mélange. C'est une technique mixte. J'utilise moins la gouache, l'huile." Il y a des tons froids, dominants, mais aussi du rouge, lequel doit servir pour le sang et possède aussi une signification théâtrale. "Le rouge est une couleur chargée de symboles. Le sang en est une, mais il y en a d'autres. La couleur sert aussi à raconter une histoire. Elle est un élément de narration, au même titre que le dessin et le texte. Si je prends la Femme piège, elle a les cheveux naturellement bleus. Je ne devrais même pas dire que cela fait partie de la narration, mais du personnage. Il est dans sa nature d'avoir les cheveux bleus. La couleur sert ici à imposer une réalité tout à fait improbable."
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Le poignet et le bras
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Nous sommes attablés devant ses "cartes", dont le jeu change sans cesse. Là, le geste se fait plus large, se charge d'énergie. "La bande dessinée, surtout la mienne qui est maintenant moins dessinée que peinte, requiert de la force dans chaque dessin. Avant, je dessinais plus avec les doigts. A présent, le poignet et le bras bougent beaucoup." C'est à proprement parler le geste du peintre dans l'atelier.
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Technique et mémoire
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L'imagination pure et l'imprégnation visuelle orchestrent de concert la fabrique de l'oeuvre de Bilal, décor compris. L'artiste ne va pas sur le terrain, son carnet de croquis à la main, tel un Zola visitant d'un pas alerte les puits de mines. "Je compte beaucoup sur la mémoire, sur l'impression au sens propre du terme. Le cerveau est impressionné par ce qu'il voit, il en garde une trace. Je dessine peu, une fois sorti de l'atelier." En revanche, il prend beaucoup de photographies, mais avant tout, s'imprègne des choses. Les documents l'encombrent. La représentation précise ne l'intéresse guère. "Lorsque j'ai conçu Partie de chasse, j'avais vingt-huit, trente ans. J'ai passé mon permis de conduire, et je suis parti en ex-Union soviétique, à travers les pays de l'Est, la Hongrie, la Roumanie. Je suis revenu par la Pologne. J'ai effectué ce grand tour sans exécuter un seul croquis, mais j'ai photographié, observé. Ensuite le filtre de la technique et de la mémoire aident le dessin à devenir ce qu'il est. Je crois fermement qu'un dessin est forcément plus fort précisément s'il prend un peu ses distances."
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Femmes au lourd bagage
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Sur la table à dessin, il y a des figurations d'hommes et de femmes. Ces dernières semblent obéir aux critères d'une beauté classique, voire académique. Des figures de fresques de la Renaissance italienne plongées dans le monde "destroy" d'aujourd'hui. De ce trait infiniment classique, Bilal se défend à peine. "Il est vrai qu'à force semble se dégager un portrait-robot de la femme. Certains la diraient idéale. Moi pas. Ce ne sont pas pour autant des reproductions du réel. Il y a la mémoire, le vécu, et puis il y a quelque chose qui appartient peut-être à une espèce d'inconscient collectif où je puise moi-même des éléments." Bilal avoue volontiers dessiner des personnages qui lui plaisent. "J'ai besoin d'être séduit par mes créatures" Ainsi, ne prémédite-t-il pas son geste de peintre. "Il faut laisser le mystère et l'incontrôlé se développer dans le travail de la peinture. Cette part-là, on se doit de la laisser tranquille, de ne pas chercher à tout expliquer." Jamais on n'aura vu autant de femmes que dans Un siècle d'amour. Ce livre leur est dédié. "Elles y sont toutes, ou presque, dit-il. J'imagine que le peintre qui est censé les représenter, les a toutes connues. La première, c'est sa mère. En 1914. La dernière, en 1999, n'est autre qu'une Bosniaque du Kosovo, victime de l'embrasement des Balkans. Il les a aimées et en a été aimé en retour." Elles viennent poser dans l'atelier qui tient à la fois de la boîte et du catafalque. Elles ont toutes une aura singulière, un lourd bagage de souffrance et d'émotion.
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Le corps blessé
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Il n'est pas rare que ces figures féminines révèlent des cicatrices, des blessures. "La sensualité passe par l'éloge de l'imperfection. La perfection du grain de peau, c'est ennuyeux. C'est bon pour le papier glacé des magasines à retouche... Je trouve émouvant et sensuel un corps blessé ou imparfait, même si dans la plastique et les proportions, je suis plutôt exigeant."
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Liberté absolue
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Enki Bilal ne prend jamais les choses de front. "Les blessures de mes corps ne sont jamais vraiment réelles. Je trouverais insupportable de dessiner un champ de bataille. Le dessin est plus fort précisément s'il prend ses distances avec le réel." Ses personnages ont d'étranges attributs, droit sortis de l'imaginaire du peintre. La Femme piège pleure donc ses larmes bleues et des miniatures se glissent dans sa dernière trilogie. "Outre ce côté expérimental et de manipulations génétiques, il y a cette liberté que je cultive. Il faut laisser les choses aller tranquillement." Il est vrai qu'il a la chance inouïe, favorisée par la pratique de la BD, de ne subir aucune contrainte de la part de son éditeur. "Perdre cette liberté, ce doit être terrifiant." Parmi ses auteurs de chevet, la part imaginaire a bonne place. Il a tôt aimé Jules Vernes, Wells et Orwell. Il apprécie la science-fiction anglo-saxonne : K. Dick, notamment.
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Pas de ligne claire
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Sa peinture, jamais statique, est parfois envahie par une brume épaisse, en bordure de bulle, buée propice à une focalisation étroite sur un personnage, au détriment du reste. "Je me méfie beaucoup des images chargées qui délivrent trop d'informations et brouillent l'idée centrale." Ces aplats, aux antipodes de la ligne claire, jouent comme une mémoire enfouisseuse, qui refoule dans les angles des points aveugles, des zones d'ombre, des pans entiers du temps perdu. "La ligne claire, précise-t-il, ne produit aucune émotion, seulement de la nostalgie. Je suis plutôt pour que la peinture fasse problème, dérange."
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La chair gris clair
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Quand on lui demande quels sont ses grands peintres, il cite Bacon, Otto Dix, Egon Schiele, Vélasquez, Goya, Lucian Freund. "J'aime les peintres chez qui l'homme et le corps sont un thème récurrent. J'aime les artistes de la chair." Il apprécie l'expressionnisme violemment figuratif de Velickovic, peintre d'ex-Yougoslavie, qui s'attache à des corps déchirés. Dans Un siècle d'amour, livre à deux mains, où le dessin de Bilal et l'écriture de Dan Franck se rencontrent sans souci d'illustration ni de commentaire, tous les corps sont jeunes et nus. La chair apparaît gris clair, en un subtil équilibre entre noir et blanc. Cette nuance est suffisamment éclairée pour dire une espérance cachée. "Peut-être que le but suprême consisterait à inventer une histoire où tout le monde serait nu. Les vêtements sont encombrants. Ce sont des signifiants trop réels, trop réalistes. Je débarrasse mes personnages de ces morceaux d'étoffe quand ils sont confrontés, par leur corps même, à la masse des événements. Il y a la nudité emblématique et la nudité réaliste. J'utilise les deux. La nudité, c'est aussi la vulnérabilité. Il y a bien sûr une connotation érotique mais il s'agit aussi du corps en danger face à un pouvoir oppressant. Dans le Sommeil du monstre, l'obscurantisme que je mets en scène, fait référence à la dégradation. La Shoah est citée. N'a-t-elle pas été répétée, dans les Balkans, à une échelle certes différente, sous d'autres formes ? Quand on veut dégrader un être humain, l'abaisser absolument, on le force à se dénuder."
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Un univers qui flotte
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La peinture de Bilal flotte de plus en plus. Quand les personnages nous dévisagent (Un siècle d'amour), assis immobiles, un fond d'intranquillité agite l'espace alentour : murs vrillés de gris, objets volants non identifiés (des balles ?) zébrant le plan central, tornade blanche aux pieds d'une jeune japonaise nue, gouffre noir vibrant, comme la bouche du géant Chronos, barbelés à demi effacés déjouant les lois de la perspective. "C'est voulu. Plus encore dans le Sommeil du monstre. Le regard du petit Nike, couché sur le dos, fixe le ciel à travers un trou d'obus dans le plafond de l'hôpital. A cette verticalité répond celle d'une station spatiale Hubble au-dessus de la Terre. C'est une façon de pointer du doigt, de mettre à l'index cette mémoire, cette violence mal gérée, humaine et majoritairement masculine. La position du lecteur est induite par les cases : il survole et juge en grand."
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L'enfance déplacée
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Créateur de bandes dessinées, Bilal semble être de ceux qu'obsèdent l'histoire cruelle que nous vivons, singulièrement celle de l'Europe de l'Est, et plus étroitement encore celle de la Yougoslavie, où il est né. "J'ai été d'emblée marqué par l'omniprésence du politique. A mon sens, tout est politique, même si le monde change singulièrement. Jusqu'au début des années 90 en tout cas, on raisonnait politique et idéologie. Une histoire d'amour dans un deux-pièces-cuisine à Paris, c'était du politique. "Je ne sais pas si l'on peut dire pour autant que j'en sois obsédé. La différence entre un dessinateur né en France et moi, c'est que j'ai débarqué ici en 1961, avec un bagage de souvenirs et d'expériences très exotiques. Le régime communiste de Tito, au sein même du monde communiste fonctionnait comme une chose un peu à part. Le fait de vivre dans un pays non aligné, puis d'être brutalement déplacé, cela a donné à l'enfant que j'étais une matière infiniment différente de celle d'un enfant né dans une démocratie tranquille à la française."
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L'Homme toujours au centre
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Dans Partie de chasse, Bilal traitait longuement du communisme stalinien dans sa phase convulsive, après l'épopée puis la tragédie que ce fut. Aujourd'hui, le fond d'idées étayant ses histoires se modifie insensiblement. "L'épopée communiste, les espoirs, les déceptions et la violence font tous partie du XXe siècle. C'est l'une sinon la grande aventure et l'une des grandes tragédies des cent dernières années à travers les idéologies. Ces dernières, qui ont été les grands axes de ce siècle, n'existent plus ; en tout cas, sous cette forme, l'idéal politique n'est plus. Nous sommes entrés dans la globalisation ou la mondialisation, dans le tout économique qui est une conséquence de la victoire actuelle du capitalisme sur le communisme. La mutation est en cours. On est en train de découvrir de nouveaux horizons, de nouvelles perspectives qui sont un terrain d'investigation incroyable. L'aspect purement économique, ce n'est graphiquement pas très excitant. Je pense que c'est l'homme qui de nouveau sera et doit d'ailleurs être le sujet principal de l'Histoire et de mes histoires. Il était bien sûr déjà au centre de l'Histoire du temps des idéologies, mais tout semblait beaucoup plus simple, plus carré, puisqu'on était dans un monde binaire. On savait où trouver l'ennemi. "On est actuellement dans quelque chose de beaucoup plus sauvage, de plus insaisissable. Il s'agit d'une période de transition où les gens justement qui font le monde de demain ils ont entre quarante et cinquante ans ont été formés culturellement dans le monde ancien, bipolaire, celui des idéologies. Ils sont confrontés à de nouvelles générations qui, elles, n'ont pas cette culture et ne l'auront pas, et qui brutalement passent dans la culture du capital, du profit sous la forme immédiate. Ils ont une maîtrise des nouvelles technologies quasi instantanée par rapport à leurs aînés. Tout cela crée des déséquilibres et de nouveaux équilibres. "Le sujet de mes livres restera plus que jamais l'être humain. Comment va-t-il, par exemple, se révolter ? On peut tout de même parler de besoin de révolte face à la mondialisation. Elle est dangereuse. Il y a une vraie nécessité de nouvelles perspectives qui donneront lieu, sinon à une idéologie nouvelle, du moins à de nouvelles consciences. Ce qui s'est passé à Davos et à Seattle me paraît sain et normal. Simplement le temps de bien comprendre la mécanique est en cours. "Et puis il y a le rêve, l'utopie. On en manque cruellement. Tout s'est effondré. Cette fin de siècle est sinistrée. L'éclatement des Balkans, l'Union soviétique, il y a eu là de quoi créer une énorme catastrophe et à nouveau, d'énormes dangers. Cette phase actuelle est presque comme un no man's land historique où l'on tente d'avancer sur un terrain miné.Une des premières leçons du siècle qui commence on le sent déjà depuis une dizaine d'années , c'est que la politique a perdu de son sens et de son emprise sur le cours des événements.
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Le sommeil du monstre
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Il s'agit donc du premier volet d'une trilogie qui évoque la mémoire et l'éclatement de la Yougoslavie... Ce livre s'est imposé à moi par les événements. On se situe plus dans une prospective, puisque les personnages évoluent en 2020. Il s'agit de trois orphelins qui ont partagé le même bout de lit dans un hôpital de Sarajevo, au moment de leur naissance en 1993, pendant les bombardements. J'ai là un cadre assez rigide puisqu'il s'agit de leur vie dans le futur et de leur mémoire, depuis leur présent qui est notre futur. J'aime jouer là-dessus.
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"Cette prospective est libre. Dans ce premier volet, à part le témoignage de Nike (anagramme de Enki, NDLR) qui est de pure mémoire, en dehors donc de cette assise très précise, le reste est libre. Il est question de chercher à voir, librement, comment sera le monde. C'est excitant. Je me pose un tas de questions sur ce mode de devenir. J'en exclus pour l'instant l'aspect idéologique. La période qui commence dans les années 1990 a encore 20 ou 30 ans de relais pris par l'économique. Dans ce jeu sur la prospective, en dehors de l'aspect social, je crois beaucoup à une prise de conscience écologique. Nous sommes déjà obligés de penser à l'avenir d'une planète que nous avons salement abîmée. On a presque le sentiment que la Terre se révolte et distille elle-même ses anticorps, comme en décembre dernier avec la tempête.
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"Ce livre est difficile, l'un des rares où l'humour ait presque disparu. J'étais moi-même révolté et douloureux. Je n'y ai fait aucune concession. J'y parle également de la force obscurantiste. Dans ma peur de l'avenir, il y a cette forte crainte du fondamentalisme. J'imagine un mouvement obscurantiste, une sorte d'Internationale directement inspirée des Talibans. Ce postulat me fait mettre en perspective la fin de la connaissance, de la culture et de l'art qui seraient éradiqués sans hésitation par ces forces lugubres."
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Troisième film
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Je ne veux pas, dans mes films, reproduire une réplique du langage cinématographique traditionnel. Bien sûr les sanctions sont rapides, surtout aujourd'hui. Un film qui ne s'installe pas en une semaine est un film mort. Le cinéma c'est une déclinaison de ma démarche ; ça n'a rien ou pas grand chose à voir avec mes dessins. Je suis en train d'écrire un film qui achèvera une trilogie. A première vue il y a peu de points communs entre mes deux premiers films, (Bunker palace hôtel, 1989 et Tykho Moon,1997 NDLR), mais on verra que tous trois prennent en compte, là encore, un fond géopolitique."
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Noblesse de l'image
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En France, il est une tradition de l'imaginaire : Méliès, Franju... Et puis très vite la nouvelle vague et le verbe ont tout submergé. Il ne faudrait pas que la culture française s'assoupisse de la sorte sur des choses anciennes. Le verbe, c'est évidemment magnifique, mais il faut admettre une bonne fois pour toutes que l'image a sa propre noblesse. Il faut accepter l'idée d'un métissage, à, l'intérieur du cinéma, qui prendrait en compte davantage cette part maudite de l'irréel. La néo-nouvelle-vague, ce cinéma réaliste, naturaliste m'ennuie profondément. Il faut un peu de délire, peut-être à la manière des cinémas européen, anglais, danois ou de ce que l'on appelle le cinéma indépendant américain. J'ai vu récemment Dans le peau de John Malkovich, c'est à la fois bien et pas tout à fait réussi, mais il y a quelque chose de déconnecté, de complètement fou qui est salubre. On est très loin du cartésianisme à la française."
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Kafka contre Proust
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Quels sont ses écrivains de chevet ? "Proust m'a toujours ennuyé. En revanche, dès le lycée, j'ai été séduit par Baudelaire, Verlaine, Rimbaud. Puis il y eut la révélation de Kafka."
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L'emprise de la nature
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Qu'est-ce qui lui parle le plus fort ? "Les femmes, bien sûr, et l'homme en général dans leurs rapports de séduction. Et puis, peut-être est-ce parce que je vieillis, la nature me captive. Je découvre son emprise, bien que je sois plutôt un dessinateur de l'enfermement urbain. Un homme vêtu de noir dans la verdeur d'un pré, c'est pas mal, non ? La planète me semble tellement en danger que j'ai de plus en plus besoin d'espace, de ciel.
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